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5 septembre 2007 3 05 /09 /septembre /2007 07:25

Créées en 1984 par le ministère de la culture, les Journées du Patrimoine ont lieu tous les ans, le troisième week-end de septembre.

Evénement culturel de la rentrée, ces journées enregistrent chaque année plus de 12 millions de visites et témoignent de l’intérêt des Français pour l’histoire des lieux et de l’art. Le succès de la manifestation repose sur la grande diversité du patrimoine proposé aux visiteurs : parallèlement aux chefs d’œuvre de l’architecture civile ou religieuse sont mis à l’honneur les témoins des activités industrielles ou agricoles, les parcs et jardins, les sites archéologiques, les objets mobiliers, le patrimoine littéraire, fluvial ou militaire…

A cette occasion, l’Eglise de Nucourt est traditionnellement ouverte. On peut y voir des reproductions des volets qui sont depuis longtemps entre les mains du musée de Pontoise je crois.

Depuis 2 ou 3 ans, l’archéologue Christophe Toupet et son équipe accueillent le public pour présenter l’évolution des fouilles qui sont conduites sur le site dit « Camp César ». Il s’agit en réalité d’un site de fortification proto-historique des 5ème et 6ème siècles avant notre ère.

Il y a 3 ans la Bibliothèque avait voulu faire un petit travail de mémoire sur le Nucourt d’hier et d’aujourd’hui. Les collectionneurs de cartes postales avaient répondu présent.

C’étaient bien les seuls à s’être prêtés au jeu !

Les autres étaient restés bien chaud’ment chez eux. (ça rime !)

On avait fini par faire distribuer un petit circuit pédestre qui permettait de repérer les curiosités locales : église, porche, cressonnières, lavoir, carrières et fours à chaux, Nordpol. Le blog est l’occasion de vous montrer le parcours d’abord et ensuite de vous rediriger vers les ouvrages de références disponibles en bibliothèque.

L’Eglise de Nucourt

 

 

L’église St Quentin de Nucourt est un site inscrit à l’inventaire des monuments historiques. Elle est très éloignée du village sans qu’il y ait d’explication objective. Elle est entourée de son cimetière. Et elle surplombe la source de l’Aubette.

L’évolution architecturale de l’édifice est remarquable. Les remaniements courent du 12 au 16ème siècle, c’est à dire de l’époque romane à la Renaissance. La dernière tranche est interrompue à l’occasion des guerres de religions.

A l’époque primitive l’édifice est simplement composé d’une nef et d’un chœur dont il ne subsiste que le clocher central. Au 13ème siècle l’abside est remplacée par un chœur à 2 travées. Deux chapelles sont ajoutées. Au 16ème siècle la nef est remaniée avec l’adjonction de 2 bas côtés. Enfin, une tour est érigée pour remplacer le clocher central. Elle est inachevée. Ce clocher dépourvu de beffroi, dans le style de Gisors est attribué à Jean Grappin.

Retable et volets

 

 

L’église est réputée pour le retable qu’elle abrite. C’est un retable, début 16ème siècle, sculpté dans le calcaire tendre. Il cache sur la droite un escalier, sur la gauche un réduit.

Il représente les scènes de la passion du Christ. La composition est assortie de figures isolées représentant Moïse, la synagogue et l’Eglise, les Pères de l’Eglise, des saints et des évangélistes.

Autres pièces réputées : les volets de St Quentin, restaurés et conservés au musée de Pontoise. Il s’agit d’une 20aine de panneaux peints recto verso, de formats différents qui relatent la vie du saint patron depuis son départ de Rome jusqu’à son supplice et son exécution dans la Somme. L’analyse semble attribuer cet ensemble à des peintres du nord de la France ou de l’école de Rouen.

 

 

Le Porche

Ce porche n’appartient pas à l’ensemble architectural de l’église. Il s’agit en fait du porche d’entrée d’un atelier de charronnage sis rue de la gare et frappé d’alignement à la fin des années 50 lors de la rectification du tracé de la D 206 par les Ponts et Chaussées.

L’atelier de charron remonte à la Révolution. Dernier avatar : l’entreprise Durosay qui produisit des remorques et des tombereaux avant de se spécialiser dans la réalisation d’escaliers et de portails jusque dans les années 90.

Le porche a été démonté, remonté et enfin inauguré le 26 juin 1994 à l’occasion du cinquantenaire des bombardements de Nucourt.

Les Cressonnières

 

 

 

Elles s’étalaient autrefois sur plus de 5 hectares. On comptait 28 fossés longs d’une 100aine de mètres et large de 2,5 mètres, en pente douce de manière à faire circuler l’eau. Au printemps on asséchait et on nettoyait ces fossés. On y répandait de l’engrais puis on semait le cresson. Les fossés étaient ensuite légèrement mis en eau le temps que les graines lèvent et que le cresson s’enracine. Ils étaient enfin inondés sur une hauteur de 10 à 15 cm. Le cresson forme alors un tapis dense en surface.

La mécanisation des récoltes reste limitée. Mais des producteurs de Nucourt ont imaginé et fait fabriquer plusieurs machines. Traditionnellement la cueillette du cresson se fait à genoux sur des planches jetées sur les berges des fossés, les mains dans l’eau glacée, en botte de 400 – 450 grammes. Bien valorisée, les cressonnières pouvaient faire vivre plusieurs personnes. Le développement du chemin de fer permit d’approvisionner les villes avoisinantes et la capitale.

[Attention : ne cueillez pas et ne mangez pas de cresson sauvage, il peut véhiculer un dangereux parasite : la douve du foie]

Le Lavoir

 

 

A l’occasion des Journées du Patrimoine 2003, la première tranche de réhabilitation du lavoir a été inaugurée. A cette occasion de jeunes lavandières se sont prêtées la reconstitution d’une scène traditionnelle.

Qu’ont-elles bien pu se raconter ? On sait que les scènes de lavoir sont souvent pittoresques. Ne lave-t-on pas son linge sale en famille ?

On trouve d’ailleurs la mention d’une algarade entre femmes sur le site Internet de Serans : «  en novembre 1861, au lavoir de Nucourt, une bagarre oppose les lavandières de Sérans à celle de Nucourt qui leur refusent le droit de laver le même jour qu'elles. »

Carrières et Four à chaux

 

 

Les fours à chaux s’expliquent par la présence de carrières d’exploitation de calcaire et d’un massif forestier à proximité. En effet la combustion exige une grande quantité de bois.

La cuisson du calcaire permet d’obtenir de la chaux vive destinée à la confection de mortier, de crépis et enduits de finition. Elle sert aussi à amender les sols agricole.

La pierre calcaire est chargée par le haut de l’édifice.. Le foyer est alimenté par le bas. La chaux vive est éteinte par de grandes quantités d’eau.

Nordpol – le site V1

 

 

Début 1943, le site des carrières de Nucourt devient une zone de stockage des V1. Le site subit des travaux d’aménagement : percement, ferraillage, bétonnage, voie ferrée, système de défense rapproché anti aérien... Les travaux sont confiés à des entreprises parisiennes puis à une firme belge. Ce sont près de 3000 ouvriers belges, espagnols, italiens dont 1200 sont logés dans des baraquements qui participent aux travaux. Les employés de la champignonnière et des fours à chaux sont aussi réquisitionnés.

La zone est protégée par une ceinture de DCA. Le site est destiné à stocker près de 1000 V1. Début 44 ce sont ainsi chaque jour 10 à 15 trains de nuits qui alimentent les « chaînes de montage ». Le travail est effectué par des soldats allemands et des prisonniers du front est, dans le plus grand secret, pour une production de 20 à 24 fusées par jour.

Un tel remuement n’échappe pas aux services de renseignement britanniques. Des reconnaissances aériennes et des infiltrations se déroulent en mai 44. Elles font suite aux bombardements des principales rampes de lancement de Normandie.

En juin 44, les bombardements alliés empêchent la circulation des armes. C’est finalement par la route qu’elles sont acheminées vers les sites de lancement normands.

Le 22 juin 44 plusieurs vagues de bombardements ont lieu. Le village est atteint sérieusement. Il est déserté de ses habitants. Les passages se succèdent jusqu’à la mi-juillet. Ils sont nourris et sans précision. Nucourt, déserté, est un champ de ruines. Les trous de bombes font penser à un terrain lunaire.

D'autres ouvrages sur le Vexin et le Val d'Oise permettent de mieux connaître notre région :

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