Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 août 2007 1 27 /08 /août /2007 08:11

C’est la rentrée. Les vacances sont bel et bien terminées. Elles ne nous laisseront pas de souvenirs im(temps)périssables. On a vraiment le sentiment d’être passé sans transition du printemps à l’automne.

La reprise c’est le sempiternel métro, boulot, dodo ; un train-train quotidien pas toujours très exaltant. Cela m’a donné l’idée de vous sélectionner quelques histoires de train, justement. A vrai dire, j’ai d’abord pensé à des histoires d’Orient Express - ça reste magique - mais en farfouillant dans les rayons j’ai mis la main sur d’autres perles ! Ah, il s’en passe de belles dans les trains ! Enfin pas si belles que ça ! A commencer par de sordides affaires de meurtre…  

Commençons avec le roman à énigme et le très célèbre « Crime de l’Orient Express » d’Agatha Christie. Je ne suis pas fan du genre bien que j’ai feuilleté encore récemment les aventures de Sherlock Holmes et de Rouletabille.

Du temps de ma scolarité je suis passé à côté du sempiternel « Dix petits nègres » et Hercule Poirot aura pour moi à tout jamais le visage de Peter Ustinov dans « Meurtre au soleil » et « Rendez-vous avec la mort ». En fait, c’est Albert Finney qui tenait le rôle dans le film de Sidney Lumet, entourré d’une distribution prestigieuse : Lauren Bacall, Ingrid Bergman, Sean Connery, Richard Widmark… Par curiosité j’ai tout de même feuilleté le premier et le dernier chapitre, histoire de me mettre dans le bain. Ca n’a pas manqué de m’évoquer les désopilantes parties de Cluedo de mon enfance. Alors si vous voulez savoir qui a tué l’antipathique Ratchett de 10 coups de couteaux dans sa cabine fermée de l’intérieur, hé bien vous savez quoi lire !

 

« Compartiment tueur » de Sébastien Japrisot est un roman noir, un polar comme on dit. Georgette Thomas, représentante en lingerie est découverte étranglée dans un wagon couchette du Phocéen en provenance de…Marseille. Les témoins sont assassinés les uns après les autres. L’enquête promet d’être corsée, n’est-ce pas Grazzi ?

C’est un roman peuplé de quidams, de paumés. Japrisot ne peut s’empêcher de faire tout de même un clin d’œil complice au roman policier classique avec des références à Conan Doyle. L’enquête n’est pas vraiment menée tambour battant mais elle est pimentée par une verve inventive. C’est aussi cela qui caractérise le polar, une langue vive, libre, expressive, qui fraye avec le langage populaire, l’argot. Loin du style académique, le polar cherche un nouveau souffle.

Pour autant ce n’est pas de la sous littérature, Sébastien Japrisot n’est pas un obscur. On lui doit des succès littéraires et cinématographiques : « Un long dimanche de fiançailles », « l’été meurtrier », « le passager de la pluie » et « les enfants du marais » notamment. « Compartiment tueur » sera porté à l’écran par Costa Gavras à la tête d’une somptueuse distribution.

 

« L’inconnu du nord express » est le tout premier roman de Patricia Highsmith. Alfred Hitchcock en acquière les droits pour une bouchée de pain et le porte aussitôt à l’écran.

Guy Haines, un champion de tennis, rencontre un certain Bruno Anthony dans un train. Celui-ci lui propose un marché bien spécial : il supprime sa femme envahissante, en contre partie de quoi, lui se charge d’éliminer son père, un riche industriel tyrannique. Le tennisman, pensant avoir affaire à un fou, laisse passer le marché et finit par l’oublier. Quelques temps plus tard, sa femme est assassinée… Patricia Highsmith bouscule petit à petit les règles du roman à suspense. Sa passion pour les névrosés et les psychopathes, sa vision très amorale de la justice, sa personnalité tourmentée nous font entrer dans la dimension du thriller, un genre désormais très envahissant !

Après le roman policier, place au roman policé. En dehors du « Crime de l’Orient Express », 2 autres romans empruntent cette fameuse ligne ferroviaire pour mener leur intrigue. L’Orient Express, trait d’Union entre l’Europe de l’ouest et l’Europe de l’est est nimbée d’une symbolique de prestige, d’amour et d’espionnage. Ces wagons confortables et luxueux ont accueillis les « têtes couronnées », les hommes politiques, les diplomates, les hommes d’affaires, les banquiers, les dandys…Ils ont été aussi le théâtre d’évènements confidentiels. La ligne était un véritable repaire d’espions !

  

Commençons avec « Orient Express » de Graham Green. Rien de fastueux ici. Le train grince, les wagons sont froids, le Chambertin ne supporte pas le voyage, le potage est fade… C’est dans cette ambiance cafardeuse que se croisent les passions, les destins d’une journaliste, d’un écrivain, d’un homme d’affaires, d’une danseuse de revue, d’un truand, d’un révolutionnaire et d’un pasteur…

Et lorsque l’on sait que l’action se situe en pleine décadence de l’empire austro-hongrois, on imagine bien qu’à une station ou à une autre les questions politiques vont faire irruption dans l’histoire. L’action est feutrée, les personnages tourmentés. C’est du pur roman psychologique. Tout est intériorisé ! On est bien loin, ici, des romans d’espionnage qui ont rendu célèbre Graham Green, tel que « Le troisième homme » porté à l’écran par l’énorme personnalité d’Orson Wells.

 

« Orient Express » de Pierre Jean Rémy se présente sous la forme d’un recueil de nouvelles, finalement. Sous prétexte d’évoquer sa vie à une jeune journaliste, un diplomate retiré en Italie ressuscite quelques portraits de femmes. Le roman sera d’ailleurs porté à l’écran pour la télévision en 6 épisodes : Maria, Jenny, Antonella, Hélène, Jane, Wanda.

Pierre Jean Rémy a lui-même oscillé entre sa carrière de diplomate et de grand commis de l’Etat, comme on dit. « Le sac du palais d’été » lui a valu en 1971 le prix Renaudot. On le sent très à l’aise pour décrire les fastes et l’ambiance feutrée de la Belle Epoque.

 

Pour finir, un classique, « La bête humaine » d’Emile Zola. Publié en 1890, c’est le dix-septième opus de la saga des Rougons Macquard. Une saga familiale qui est aussi celle d’une époque.

 

Emile Zola est le chef de fil des romanciers naturalistes. Ils observent la réalité et mettent en situation des personnages dans un milieu social particulier.

 

Avec « La bête humaine » on touche pourtant à l’irrationnel. C’est un roman noir. Une sorte de thriller avant l’heure. On suit en effet le parcours meurtrier de Jacques Lantier, sur fond d’univers des chemins de fer. Jacques Lantier est mécanicien sur la ligne Paris-Le Havre. Il entretien avec sa locomotive, la Louison une relation passionnelle. Il aime aussi les femmes mais son désir s’accompagne de pulsions meurtrières. Il a beau lutter contre lui-même, il ne se contrôle pas.

 

Convaincu de l’impact de l’hérédité sur la construction de la personnalité, Emile Zola imagine un personnage déséquilibré, ce qu’il l’explique par la fatalité de l’alcoolisme dans la lignée familiale.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Articles RÉCents

Retrouvez, Désormais, Le Club Lecture De Nucourt En Cliquant Sur L'adresse Ci-Dessous :