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17 mai 2008 6 17 /05 /mai /2008 16:42


Ce soir, Arte nous emmenait sur les traces de Savonarol puis des cathares. Voilà un sujet qui me renvoie quelques années plus tôt sur les bancs de la Fac. A l’époque je suivais les cours d’André Vauchez et je me livrais à la lecture de sa passionnante « Spiritualité au Moyen Age ». Ca remonte dit donc !

Mars 1244, les Pyrénées ariégeoises sont le théâtre du supplice des Cathares réfugiés à Montségur. 225 hérétiques dit-on, hommes et femmes, sont livrés aux flammes. Le bûcher de Montségur marquera durablement l’imagerie de l’histoire de France.

Le catharisme est un courant religieux. Il prend sa source vers 950 dans les Balkan, en Macédoine. Il s’est répandu en Italie puis Occitanie, ainsi que dans le nord de l’Europe où il a été par contre assez rapidement réprimé. Par facilité on l’associe au manichéisme. En en réalité les cathares sont bel et bien de chrétiens. Ils se réfèrent à la Vulgate mais en font une exégèse tout à fait particulière. Leur lecture s’inspire néanmoins du dualisme plus connu sous le terme de bogomilisme.


Le catharisme est fondé sur une opposition entre le monde spirituel parfait et la création dans laquelle l’homme est enfermé et qui a été créé par un dieu mauvais. La vie des croyants est marqué par le Consolament – sorte de baptême – et par une règle de vie sévère : frugalité, chasteté, non violence.

Il existe une Eglise structurée : des évêques, des diacres, les « parfaits » et les croyants. Les « parfaits » font un vrai travail de prédication, une prédication simple, directe et dans une langue comprise par tous. Leur quotidien ? Une voie communautaire, une vie spirituelle, une vie itinérante sur le modèle des apôtres. Dans cette hiérarchie, hommes et femmes jouent un rôle identique même si dans les faits elles n’ont pas de palce prépondérante.

A cette époque, l’ordre a souvent été bousculé par des phénomènes contestataires et sectaires. Le catharisme appartient à cette mouvance. Toutes les classes sociales sont touchées et chacune pour des raisons différentes. Les paysans font souvent référence aux dépravations du clergé. Les élites urbaines y sont sensibles parce que le catharisme ne condamne pas l’enrichissement. Le comte de Toulouse Raymond VI est par ailleurs assez tolérant à leur égard. C’est un personnage puissant, plus que le roi de France peut-être.

Par contre le Saint Siège durcit sa position via à vis d’eux. Il faut confisquer les biens des hérétiques et de ceux qui les protègent.

Bernard de Clairvaux est l’un des premiers à combattre l’hérésie. Puis vient le tour de Saint Dominique qui tente de débattre sur la place publique et de reconvertir ces hommes et femmes.

Mais la réponse institutionnelle du Pape Innocent III, c’est la croisade. Innocent II est un homme ambitieux qui souhaite marquer son époque. La croisade devient une formidable opportunité d’y parvenir. Il s’agit non plus de poursuivre les infidèles à l’extérieur mais à l’intérieur et ceci contre la rémission des pêchés et la remise d’indulgences. Dès 1198 Innocent III prêche pour la croisade mais le droit canon se heurte au droit féodal. Le pape peut-il spolier ainsi un seigneur et redistribuer ainsi ses possessions ? Philippe Auguste, roi de France, s’en lave les mains et laisse faire ses vassaux. En tête de ceux-ci Simon de Montfort, brutal, ambitieux et fin stratège que les richesses de l’Occitanie met en appétit.

A partir de 1209, catholiques et cathares vont souffrir des exactions militaires. Passons sur les détails militaires. Le tout est de savoir qu’à la mort de Simon de Montfort, la guerre change de visage. Amaury de Montfort n’a pas l’étoffe de son père et cède son héritage au roi de France. Voilà un bon moyen d’agréger la province au royaume de France. En 1226, Louis VIII prend la tête de la seconde croisade.

Après 20 ans de guerre le Pape reconnait qu’il n’a pas obtenu le succès escompté. En 1233 il confie l’inquisition aux Dominicains. Il s’agit d’une institution policière et judiciaire qui mettra tout de même près d’un siècle à venir à bout des résistances et de la clandestinité des cathares. Etonnamment Dominicains, Franciscains et Cathares ont des idéologies assez proches. L’inquisition fonctionne comme un confessionnal et un tribunal itinérant. Ses pratiques lui valent des inimitiés et des violences. Elle laissera de nombreux documents qui nous renseignent sur l’époque. Ils incitent à la délation et éditent des registres nominatifs.

Le bûcher de Montségur marque la fin du catharisme. Quelques communautés se perpétuent en Lombardie et ailleurs, quelques personnages attisent encore les passions mais c’est le chant du cygne…

Quelques pistes sur le web :

Centre d’Études Cathares

"Sectes" et "hérésies", de l'Antiquité à nos jours

Les mouvements dissidents au 17ème et 18ème en occident

Les sources du catharisme


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11 mai 2008 7 11 /05 /mai /2008 07:35

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3 mai 2008 6 03 /05 /mai /2008 07:50

 


Il y a ceux qui ont érigé les barricades, défilé dans des cortèges, bataillé pour refaire le monde et les autres…Mai 68 – mai 2008, que reste-t-il des utopies de l’époque ?
Le mouvement insurrectionnel de Mai 68 est finalement un mouvement spontané, pas du tout téléguidé et partagé par de nombreux pays européens (Allemagne, Italie, Tchécoslovaquie…) et internationaux (Etats-Unis, Japon, Mexique…). Partout une même aspiration profonde au changement même si les origines et les revendications des mouvements divergent. Par contre toujours la même répression institutionnelle ! Ce printemps 68 est l’occasion d’une remise en cause globale, politique, sociale, économique, culturelle, sexuelle…On remet tout sur le tapis et on discute, on refait le monde dans d’interminables palabres à l’université, à l’usine, dans les rue, à la maison. Mais que reste-t-il concrètement de cette effervescence ? La bibliothèque vous propose une petite revue de presse : chronologie, slogans, photos, souvenirs, analyses…

A la veille des évènements de Mai 68, on constate que la France n’a pas beaucoup changé. Elle sentait le moisi commentent certains. Il y avait aussi ce sentiment que les choses se passaient ailleurs, en Amérique, où les jeunes luttent contre l’ordre moral, la rigueur et toute une série de contraintes qui paraissent abusives. On y fait de nouvelles expériences : le pacifisme, la musique, l’hindouisme, la drogue…la vie en communauté aussi, en marge de la société de consommation. La guerre du Vietnam est révoltante et elle mobilise. C’est aussi une période de grande créativité avec des personnalités comme Edward Ruscha, Andy Warhol et Peter Brook. La musique, c’est celle de Grateful Dead, Dylan, Joplin, Jefferson Airplan, Jimi Hendrix…bref, les pointures de Woodstock ! Et puis en avril 1968, il y a des très dures émeutes à Harlem, Chicago et surtout l’assassinat de Martin Luther King qui luttait contre la ségrégation et pour les droits civiques des noirs américains.


1967, Paris, le quartier latin baigne en pleine rhétorique révolutionnaire pour rompre avec l’ordre des aînés, celui de de Gaulle. Les étudiants se prennent un peu pour des résistants. Les jeunes sont absorbés par la politique, militent, s’intéressent à la cause ouvrière. Les maîtres à penser ? Guevara, Trotski, Mao, Marx….et cette idée qui s’impose, que la révolution sera violente. Au cours des affrontements avec les crs on érige des barricades, c’est un peu un remake de 1848 : la Commune. Les tracts circulent comme la publicité aujourd’hui. Les slogans sont tonitruants, inventifs, efficaces. Ils englobent toute la société, ouvriers, paysans…Les artistes aussi descendent dans la rue, la Nouvelle Vague en tête : Truffaut, Malle, Godard…On y parle beaucoup de la censure. Le plus remarquables c’est l’ébullition intellectuelle ; les échanges et les confrontations d’idées sont spontanés. On discute partout, de tout ! Car tout devient politique. Le monde est à réinventer. Et d’autres luttes sont à venir ; La libération des mœurs annonce libération de la femme. C’est la montée du féminisme. Les femmes descendent dans les rues pour la contraception, le droit à l’avortement, la lutte contre les préjugé…Il reste toujours beaucoup de travail !


Le mouvement ouvrier suit le mouvement étudiant. On est à l’apogée des Trente Glorieuse. Après les deux guerres la France s’équipait à nouveau. L’industrie rivalisait d’inventivité pour créer des objets de consommation. Mais concrètement la France industrielle vivait toujours sur les principes du 19ème siècle. Le 14 mai, Sud Aviation à Nantes fait basculer la France dans la grève générale, même si Renault Cléon et Billancourt ou Peugeot Sochaux restent les entreprises symbole de 68. La France compte rapidement 9 millions de grévistes, 3 fois plus qu’en 1936. Les occupations d’usines, les séquestrations, les manifestations parfois violentes expriment bien le raz le bol de la classe ouvrière : salaires insuffisants, précarité, cadences…et le respect ! « Assez de brimades, de la dignité ». C’est l’organisation du travail qui est en cause et la hiérarchie des chefaillons. Les accords de Grenelle le 27 mai mettent fin partiellement aux occupations d’usines. Le retour à la normale aura lieu le 17 juin. En 1973 de nouvelles utopies industrielles tenteront de faire leur chemin, celles de Lip et du Joint Français.


1965, Berlin est en pleine reconstruction. C’est l’époque de la guerre froide. Les étudiants s’insurgent contre l’autorité de l’université, la guerre du Vietnam et le soutien du gouvernement à cette guerre injuste. On réfléchit aussi beaucoup sur le fascisme et les antidotes pour s’en débarrasser. L’idée : ne plus avoir à obéir à des ordres sans réfléchir et sans scrupules. C’est un vrai déchirement au sein des familles. 2 juin 1967, à l’occasion de la visite du shah d’Iran, les manifestations dégénèrent, bilan : un étudiant tué. Face à la violence institutionnelle le mouvement se radicalise. Rudi le rouge, le leader étudiant, est assassiné à son tour. S’en suivront 5 jours de violences intenses faites de désillusion et de gravité. La suite ? 1977 La dérive des Fractions Armée Rouge, autrement connues sous le nom de bande à Bader, qui luttent pour une justice prolétarienne enlèvent et exécute Hanns Martin Schleyer le président du patronnât allemand et néanmoins ancien membre éminent du parti nazi. Mais ce qui découle fondamentalement du mouvement c’est la prise de conscience écologique et la lutte contre le nucléaire

 


Italie, à Turin, Pise ou Gênes, les étudiants aussi sont en rupture avec la société italienne toujours emprunte de fascisme. On occupe joyeusement les universités. Ce sont d’abord les enfants des résistants d’hier qui mènent la fronde. Les autres suivront. Rapidement les étudiants font la jonction avec les ouvriers des usines Fiat et autres. Mais en décembre 1969 les premiers attentats terroristes de Milan - néo-fasciste ou anarchiste ? – créent un profond malaise et un repli sécuritaire et conservateur. Les attentats et les enlèvements se succèdent. Tout le monde se souvient des Brigades Rouges et de l’enlèvement tragique d’Aldo Moro, le chef de la Démocratie Chrétienne.

Prague, janvier 1968, l’accession au pouvoir d’Alexandre Dubcek coïncide avec une libération du régime, une critique du stalinisme. La suppression de la censure ouvre le débat. La liberté d’expression est la plus grande des libertés. Mais le 21 août 1968, 300 000 hommes des troupes d’intervention du Pacte de Varsovie entrent en Tchécoslovaquie. Malgré la colère, le désespoir, la non collaboration, la révolution est écrasée. La chartre 77 de Vaclav Havel est le premier document officiel formulé par la dissidence tchécoslovaque. Elle interpelle le régime sur le respect des droits de l’homme inscrit dans la constitution du pays. Et ce n’est qu’en 1989 qu’a lieu la « révolution de velours », quelques jours après la chute du mur de Berlin. C’est la fin du régime.


Alors, que reste-t-il ? Peut-être faut-il aller interroger les jeunes d'aujourd'hui ?


Photos 1 2 3

 

Affiches 1 2 3

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25 avril 2008 5 25 /04 /avril /2008 16:14

En avril, encore des loisirs créatifs et…publicitaires ! Fabriquer des tee-shirts c’est facile : du papier, des crayons et un peu d’imagination !

Un thème ? La lecture ou comment donner envie de passer le pas de la bibliothèque.

Pas facile de se lancer. Allé, on commence par un brouillon. Un brouillon ? Drôle d’idée ! On s’inspire en pompant sur son voisin, on feuillette un bouquin, on utilise un pochoir.

 


Puis on finit par accoucher d’un dessin à mettre au propre : un Yakari, des totems, un cheval, un hérisson ou un piaf sur une couverture de livre, un dinosaure qui broute, un autre en voie de guérison et puis un 20 000lieues sous les mers !

Le plus dur reste à faire : éditer sur du papier transfert (mais dans quel sens ?), fulminer parce que les cartouches se vident en 2 temps, parce que le transfert colle au sabot du fer…

 

On est beau sur la photo ?

Les séances qui suivent sont destinées à la lecture de contes. Les gosses adorent ça ! Pas besoin de les en prier.
Le lendemain on essaiera de travailler sur le ton ou comment donner rythme et vie à la lecture. Mais on n’est pas à l’école, on a bien vite envie
de faire des jeux de société
et de se dégourdir les gambettes en faisant un peu de foot en salle.

 

Voilà, c’est déjà fini. On s’est bien amusé ces 3 après midi.
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23 avril 2008 3 23 /04 /avril /2008 08:38
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