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11 juin 2007 1 11 /06 /juin /2007 07:33

Le péplum a été un genre très à la mode dans les années 50-60 avec des fresques antiques, épiques ou bibliques, telles que celles de Cécil B De Mille : Cléopâtre (1934) et Les dix commandements (1956) notamment mais encore avec d’autres super-productions telles que Samson et Dalila, Ben-Hur, Spartacus, j’en passe, des meilleurs et des navets.

 

 

Gladiateur d’abord et depuis, Troie et récemment Alexandre le Grand sont l’occasion de revisiter l’antiquité avec des moyens techniques actuelles et de lui redonner un peu de fraîcheur en lui prêtant finalement des intentions politiques bien contemporaines.

 

 

Mais peut-on et doit-on regretter que les scénaristes et metteurs en scène jouent ainsi avec le texte d’Homère ? D’autres avant eux s’étaient déjà emparés de cette mythologie pour en tirer d’autres enseignements. C’est ainsi que l’Iliade d’Homère sert de support à la pièce de Jean Giraudoux « La guerre de Troie n’aura pas lieu ». Avant lui, un autre homme de théâtre, Racine, s’emparait de l’antiquité comme toile de fond à ces tragédies, c’est le cas d’Andromaque que les plus jeunes n’ont sûrement pas eu au programme.

 

 

Commençons par Homère. C’est un aède, c'est-à-dire un poète, du 8ème siècle avant Jésus Christ. La tradition veut qu’il ait été aveugle. On lui attribue évidemment la paternité de l’Iliade et de l’Odyssée ainsi que « La bataille des grenouilles et des rats » - une parodie de l’Iliade et des Hymnes. De manière générale, dans l’antiquité, le nom d’Homère était associé à la poésie épique.

 

L’aède a un rôle de médiateur c’est un conteur, un poète chanteur qui puise dans un répertoire ancien et improvise de manière plus ou moins créative. En tout cas, la composition de l’Iliade paraît plus élaborée que n’importe quel autre poème transmis par la tradition orale, même si le texte que nous connaissons a fait l’objet d’une transcription et de découpages tardifs.

 

L’Iliade rapporte quelques épisodes de la guerre de Troie. Hélène, l’épouse du roi de Sparte a été enlevée par Pâris, un prince troyen. Les grecs lancent une expédition et assiègent la ville pour l’affaiblir.

 

Le récit met en scène des héros grecs - Achille, Agamemnon, Ménélas, Ulysse, Ajax, Patrocle – et troyens – Hector, Priam, Pâris, Enée – qui s’affrontent sous les auspices des Dieux. D’une certaine façon ont peut parler de solidarité dans l’exploit.

 

La guerre s’enlise et c’est par la ruse que les grecs prennent finalement la cité. Sur les conseils d’Ulysse, ils font mine de lever le siège et laisse sur la plage un cheval en offrande à Poséidon. La suite, on la connaît…

 

 

Jean Giraudoux transpose le mythe et l’actualise. La pièce est crée en 1935. Le titre lui-même interpelle le lecteur : la guerre de Troie n’aura pas lieu. D’abord, c’est une phrase et pas un titre. C’est une affirmation péremptoire mais c’est surtout une contre vérité puisqu’on sait qu’elle aura bien lieu !

 

Troie est menacée par la guerre. Ses partisans attisent les passions nationalistes tandis que les pacifistes tentent de l’éviter à tout prix. Compte tenu de la période et de la montée du nazisme, on sent bien l’acuité du regard que l’auteur porte sur la politique et ce qu’il y a de prophétique dans cette pièce. La seconde guerre mondiale aura bien lieu…Pour ceux que cela intéresse, nous avons même une étude sur la pièce de Jean Giraudoux dans la collection Profil d’une œuvre je crois.

 

 

Pour en revenir au film, l’histoire s’arrête avec la mort d’Achille et la fuite de la femme d’Hector et de son bébé. Ce qu’il advient d’eux est le thème d’une tragédie de Racine que les anciens ont dû étudier à l’école. Ce serait étonnant qu’elle soit toujours au programme ! La tragédie classique n’est plus à l’honneur, c’est l’occasion de la réhabiliter un peu.

En 2 mots, après la guerre de Troie, Hector mort, sa femme Andromaque, échoit comme esclave à Pyrrhus, fils d'Achille. Mais en principe Pyrrhus doit épouser Hermione, fille de Ménélas roi de Sparte… La structure de la pièce est celle d'une chaîne amoureuse à sens unique : Oreste aime Hermione, qui veut plaire à Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui aime son fils Astyanax et son mari Hector qui est mort. L'arrivée d'Oreste à la cour de Pyrrhus marque le déclenchement d'une réaction en chaîne qui conduit à la déchéances des uns et des autres : suicide, folie, homicide.

 

Le théâtre classique atteint sa perfection avec Racine. Ces pièces paraissent modernes en cela qu’elles font coexister action et lamentation. Les ressorts de son œuvre sont la tragédie et le drame, la poésie et l’action. L’auteur fait peser sur ses personnages le poids des passions qui les consument. Le spectateur est sous l’emprise d’un suspens dont il est le seul à connaître déjà l’issue. Ici, le malheur s’évalue à la mesure de ce que l’on pensait être le bonheur idéal : majesté, prestige, amour exaucé, pureté.

 

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6 juin 2007 3 06 /06 /juin /2007 08:10

Faut-il encore le rappeler, Ingrid Betancourt est détenue en otage par les Farc depuis le 23 février 2002. En mai dernier, les déclarations de John Frank Pinchao, un sous officier de la police Colombienne parvenu à échapper aux guérilleros redonnent espoir à la famille et aux diplomates qui œuvrent à sa libération. Malgré les effets d’annonce rien n’indique que sa libération soit proche !

 

Dans « La rage au cœur » Ingrid Betancourt revenait sur son parcours et ses combats. Il permet de mieux comprendre le personnage d’abord mais aussi les enjeux de son enlèvement et de sa longue détention.

 

Le livre a remporté un vif succès auprès du public, sans doute à cause de la forte personnalité de cette femme hors du commun qui s’est engagée contre la corruption et la violence qui sévissent dans son pays. Elle parle à cœur ouvert, dans un langage simple et direct, avec franchise et émotion.

 

Ingrid Betancourt est née en 1961 à Bogota en Colombie. . Elle raconte son parcours depuis sa tendre enfance au sein d’une famille aimante, dans l’insouciance et le confort. Elle parle de ses études à Science Po à Paris où elle a épousé un diplomate français. Elle n’a que 29 ans lorsqu’elle est engagée au ministère des Finances et qu’elle découvre la toile de fond d’une gigantesque corruption. Ce sera le début de son combat.

 

Elle se présente aux élections législatives et mène sa campagne contre la corruption. Elle est élue. Au parlement comme à la télévision, la jeune député dénonce sans détours les dirigeants compromis avec la mafia. Elle fonde ensuite un nouveau parti, Oxigeno, qui a pour objectif d’assainir le pays. Rien n’entachera son intégrité, ni isa volonté de parvenir à rendre espoir au peuple colombien pas même les deux attentats fomentés par le président lui-même. Elle exprime les souffrances de sa séparation avec ses enfants à cause de cette atmosphère d’insécurité. A 41 ans elle postule à la présidence de la République lorsqu’elle est kidnappée par les Farc.

 

Depuis près de 40 ans, la Colombie est confrontée à un conflit armé avec les guérillas dont les FARC – Forces armées révolutionnaires de Colombie. Initialement il s’agit de paysans insurgés mais progressivement l’organisation est devenue un groupe de narcotrafiquants. Ils sont considérés comme une organisation terroriste, sans discours politique et ne présentant aucune alternative pour la construction d’une société démocratique. Certains gouvernements ont essayé la voie du dialogue et des négociations, d’autres ont préféré la voie militaire sans jamais parvenir à mettre fin au conflit.

 

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6 juin 2007 3 06 /06 /juin /2007 07:37

 

« Un jour, j’étais âgée, dans le hall d’un lieu public, un homme est venu vers moi. Il s’est fait connaître et il m’a dit : « Je vous connais depuis toujours. Tout le monde dit que vous étiez belle lorsque vous étiez jeune, je suis venu vous dire que pour moi, je vous trouve plus belle maintenant que lorsque vous étiez jeune, j’aime moins votre visage de jeune femme que celui que vous avez maintenant, dévasté. » »

C’est ainsi que comme l’Amant, le roman qui valut à Marguerite Duras le prix Goncourt en 1984. C’est un roman biographique d’une enfance coloniale en Cochinchine.

Son père est directeur d’école à Saïgon et sa mère institutrice. Ils sont trois enfant : Pierre, Paul et Marguerite. Gravement malade, son père est rapatrié et meurt en métropole en 1921. Passés deux ans dans le Lot et Garonne, la famille repart tau Cambodge en 1924 puis à Saïgon au gré des affectations. Sa mère Marie rompt alors avec cette vie nomade et achète des terres à l’administration coloniale. C’est une mauvaise affaire car ce sont des terres inondables et elle devra se battre contre les crues du Mékong. A partir de 1930 Marguerite entre en pension au Lycée de Saïgon. Son baccalauréat de philosophie en poche, Marguerite quitte l’Indochine en 1930 pour poursuivre ses études. Cette période lui inspirera trois romans : Un barrage contre le Pacifique, l’Amant, l’Amant de la Chine du Nord.

L’Amant est le récit initiatique des premiers émois et des premiers ébats amoureux d’une jeune fille de quinze ans et demi avec un Chinois de Cholon, du jeu de la séduction et des interdits. Marguerite Duras renia l’adaptation de son roman par Jean Jacques Annaud - « Rien ne m’attache au film, c’est un fantasme d’un nommé Annaud » - et elle réécrit son roman d’une certaine façon et le publie sous le titre de L’Amant de la Chine du Nord. D’autres sujets apparaissent en toile de fond de cette relation amoureuse : les relations difficile avec la mère, l’internat, la rupture de la digue qui menace la maison familiale. Le récit est teinté d’érotisme, de désir et de mémoire. L’écriture de Duras avec son phrasé court et minimaliste ressemble à un scénario de cinéma. Mais s’agit-il d’un récit authentique ou plutôt fantasmé et retouché par l’inconscient ?

 

 

 

 

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22 mai 2007 2 22 /05 /mai /2007 11:12

En janvier dernier j’ai participé à une formation organisée par la Bibliothèque Départementale sur le thème " Animer une petite bibliothèque ". Parmi le foisonnement d’idées pour inciter à la lecture quelqu’un proposait de créer des bouquets de livres. Une façon originale d’associer et de faire découvrir des livres. Pour cela, j’imagine qu’il faut trouver un peu de cohérence à tout cela, que cela ait un minimum de sens !

L’association de " Johnny s’en va-t-en guerre " de Dalton Trumbo et du " Toubib " de Jean Freustié est une association facile sur le thème de la guerre et de ses horreurs.

Tous les deux sont surtout célèbres par leurs adaptations cinématographiques, d’abord celle de Dalton Trumbo lui même en 1971 ensuite celle de Granier-Deferre en 1977 avec le couple Alain Delon/Véronique Jannot.

 

 

 

 

" Johnny got his gun " est un livre anti-militariste qui met en scène la violence et l’absurdité de la guerre mais surtout l’acharnement médical. Médecins et chirurgiens ne trouvent-ils pas dans cette boucherie un terrain d’expérimentation privilégié ? Certes la grande guerre est épouvantable, il faut réparer les corps mutilés mais les pratiques médicales procurent un profond malaise d’ailleurs toujours d’actualité lorsqu’on aborde la question de l’euthanasie.

Joe Bonham est un jeune Américain plein d'enthousiasme qui décide de s'engager pour aller combattre sur le front pendant la première guerre mondiale. Au cours d'une mission de reconnaissance, il est gravement blessé par un obus et perd ses quatre membres ainsi que la parole, la vue, l'ouïe et l'odorat. Allongé sur son lit d'hôpital, il se remémore son passé et essaie de deviner le monde qui l'entoure à l'aide de la seule possibilité qui lui reste : la sensibilité de la peau de son torse. Une infirmière particulièrement dévouée l'aide à retrouver un lien avec le monde extérieur. Lorsque le personnel médical comprend que son âme et son être sont intacts sous ce corps en apparence décédé, ils doivent prendre une décision médicale selon les valeurs et les croyances de l'époque.

 

 

 

Sous le titre de "Harmonie ou les horreurs de la guerre " Jean Freustié proposait lui aussi une vision des atrocités de la guerre au travers du quotidien du lieutenant Walter, chargé de réanimation, et d’une infirmière dans un hôpital de campagne.

 

Toute une nuit nous les voyons lutter, côte à côte, contre la souffrance et l’agonie, faire face aux situations les plus désespérées, avec une " conscience de mécaniciens attentifs aux signaux ", une nuit de cauchemar et d’absurdité.

 

Au matin, Walter et Harmonie partent dans la campagne. C’est l’été, la nature est belle. Ils marchent, se baignent et s’aiment. Un moment d’amour et d’oubli au milieu de cruautés.

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22 mai 2007 2 22 /05 /mai /2007 09:10

 

Que faire le soir entre 20h20 et 20h45 ? Partager pendant 30minutes la vie d’un quartier marseillais, suivre l’histoire de Ninon et de son père, " le tombeur de ses dames ", déceler les plans diaboliques du père Frémon toujours dans les mauvais coups, boire un verre au bar du Mistral et écouter les déboires de Luna et Mirta. Il y a aussi les conflits de génération entre Nathan en pleine adolescence et son père ayant pris ses responsabilités depuis peu.

C’est donc plus ou moins notre vie quotidienne animée par des acteurs touchants et attendrissants. Feuilleton plein d’histoires d’amour et de conflits avec du suspens et des rebondissements.

Si vous avez loupé le début de l’histoire, venez vite découvrir les premiers épisodes en lisant les volumes 1 et 2, déjà disponibles à la Bibliothèque.

 

 

 

 

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